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20.07.2011

Voyage en terre inconnu

Début mai, la température de l'eau sur beaucoup de plan d'eau de ma région dépasse les 18°C et la fraye des brèmes a commencé, les carpes ne vont plus tarder.
Avec un ami, nous décidons alors de quitter le Sud de la France pour partir un peu plus au nord pour monter en altitude et gagner ainsi quelques degrés pour trouver une eau sur laquelle la fraye n'aurait pas encore commencé.
Un ami nous avait  parlé d'un lac de barrage prés de chez lui complètement délaissé par les carpistes.
Un petit lac de barrage sauvage sur une rivière a truite. On a que très peu d'infos sur ce lieu a part qu'il ne possède pas un cheptel extraordinaire, seulement quelques vieux poissons pas forcement gros mais de toute beauté .Le défi que représente un tel lac par son coté « pioneering »  fait que l'on jette notre dévolu sur ce lac jonché dans les collines bordées de forêts.
Le jour J, après quelques heures de route, nous arrivons enfin et commençons le repérage. Il existe peu, voir pas du tout, de poste facile d'accès. Un seul endroit nous permet de décharger tout notre matos assez près de l'eau pour tenter une expédition en bateau.
C'est sur cette  plage vers la queue du lac que débute notre aventure .Les bateaux chargés à ras bord, nous nous dirigeons vers un poste au milieu du plan d'eau, lequel nous permettra de pêcher quelques arbres mort, ainsi que, l'ancien lit de la rivière sur la berge opposée.
C'est seulement avec la tombée de la nuit que la dernière ligne sera placée. L'attente commence …
Cette première nuit, nous serons réveillés plusieurs fois par des brèmes et une tanche mais pas de départ de carpe.
Le lendemain, nous décidons de mettre en place un amorçage plus copieux autour d'un poste de tenu supposé et d'y placer deux cannes puis placer les autres tous le long du lit de la rivière à différentes profondeur en tête chercheuse, pour intercepter les carpes en maraude.
L'après-midi se passe, et c'est seulement vers 18h qu'une canne située complètement à l'extrême droite de notre poste démarre en trombe et c'est finalement au bout de quelques minutes de combat qu'une première carpe vient nous rendre visite.
Apres la séance photo on replace la ligne et c'est même assez confiant pour la suite qu'après un bon repas on s'endort sur nos bedchairs.
Le lendemain matin le constat est frustrant pas un seul bip n'est venu perturber notre sommeil. Décidément on n'a pas les poissons sur le secteur.
On décide de partir prospecter à nouveau en zodiac et c'est finalement près du barrage qu'on a pu repérer quelques bancs de carpes qui se dorent la pilule au soleil dans des amas de branches en extrêmes bordure.
Un changement de poste s'impose, on lève le camp, charge les bateau et c'est parti direction un poste très prés du barrage qui nous permettra de pécher la zone convoitée.
En fin d'après-midi toutes nos lignes sont à nouveau tendues et on espère que notre tactique et changement de poste seront payants.

La nuit tombe et c'est plein d'espoir que je me couche espérant une nuit blanche pour la suite. Mais la encore,  notre piège n'auras pas fonctionné.
Au matin, complètement démotivé je prends mon petit déjeuner quand ma canne posée prés d'un obstacle démarre .Je prends contact et parts directement en bateau pour essayer d'éloigner le poisson de l'obstacle mais à nouveau je déchante vite car déjà au bout de quelques secondes je comprends qu'il ne peut pas s'agir d'une carpe et mes craintes sont vite confirmés quand je vois apparaître une énorme brème. Avant de replacer mon montage mon ami et moi décidons de refaire un tour de bateau sur notre zone de pêche pour voir si les carpes repérées la veille s'y tenaient toujours.
En s'approchant des branchages, un tout autre spectacle s'offrait à nous. Des centaines de brèmes d'environ 2 Kg se trouvent sur le poste. Complètement démoralisés nous rejoignon notre campement.
De là, nous décidons de faire un point sur notre session plutôt catastrophique et enfin de plier bagage.
Ce n'est pas le bon moment, pas besoin d'insister, parfois il faut savoir s'avouer vaincu.
Nous commençons donc à ranger le camp quand une autre canne posé sur la berge d'en face déroule. Je prends contact et la c'est sur, c'est une carpe, nous montons dans le bateau pour aller à sa rencontre. Au bout de quelques minutes nous nous retrouvons en plein milieu du barrage, le poisson tire vraiment fort mais impossible de le brider pour le moment.
Les  3.5Lbs plient toujours autant quand le poisson nous met des rushs. Je décide la main sur le moulinet de brider plus fort pour la stopper et finalement elle se rend 5 min plus tard .Ce n'est pas un poisson énorme. Mais finir cette session sur une note positive, c'est ce qu'il fallait.
Nous revenons alors sur notre berge et faisons quelques photos puis relâchons cette furie dans son élément.
Finalement même après avoir pris cette carpe nous décidons de rentrer car les centaines de brèmes ne prédisent rien de bien pour la suite.
Lors de notre retour une sensation de « non achevé » plane dans l'air. Seulement deux  carpes en 4 jours. Beaucoup dirais que cette session est un échec. Mais loin de la. Ce voyage en terre inconnu, tel l'émission de télévision m'a permis, de m'évader dans des contrées sauvages, de vivre un bon moment au bord de l'eau avec un ami et passer notre temps à partager sur notre pèche, nos stratégies, nos doutes mais aussi nos prises.
C'est aussi ça la pêche !

Andreas WOLS